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D’abord, bien observer le groupe et chacun·e dans le groupe ainsi que les interactions. Pour ce, varier les exercices, les modes d’expression, ce qui permet de collecter des informations sur les talents et intérêts de chacun·e.
En amont, effectuer une recherche personnelle sur le groupe : qui sont ces personnes? Qu’est-ce que c’est, l’analphabétisme, l’immigration, etc.?
Faire preuve d’ouverture et de souplesse tout au long du processus (il faut que le groupe suive!). Cela suppose de connaître ses propres particularités, forces et faiblesses.
Parfois l’aide de personnes extérieures (intervenant·e·s de l’organisme) peut aider à comprendre le groupe mais il faut rester vigilent·e pour que des limites ou présupposés ramenés ne deviennent paralysants.
Mettre en place une atmosphère où les participant·e·s se sentent en confiance; créer un filet de sécurité où les personnes peuvent se lancer et se sentir à l’aise de nommer leurs limites, besoins et forces.
Proposer des exercices graduels qui permettent au groupe de vivre des réussites à chaque fois.
Utiliser des méthodes et outils accessibles et les varier, utiliser les jeux, par exemple très rapides, qui permettent aux gens de participer sans réfléchir, sans avoir le temps de se mettre une pression de performance. Détourner l’auto-censure (par exemple, faire du théâtre sans nommer que c’est du théâtre qu’on fait!).
Accepter les particularité de chacun·e mais faire attention aux personnes qui peuvent démotiver le groupe. Tenter de canaliser l’énergie de ces gens en leur donnant un rôle dans le groupe/projet.
Un projet d’art communautaire c’est une exploration au niveau artistique mais aussi au niveau humain et démocratique; donc tenir compte des particularités de chacun·e, oui, mais rester modeste dans ses objectifs car ça reste un laboratoire.
Permettre aux membres de nommer, en début de parcours, leurs attentes, ce qu’ils aiment, ce qu’ils sont à l’aise de faire (identifier les forces et limites au sein du groupe).
Il faut adapter le contenu et «faire avec le groupe», et en même temps il y a nécessité de dépassement (si on fait partie de ce type de projet, c’est peut-être aussi parce qu’on a envie d’aller ailleurs et d’explorer autre chose). Le rôle de l’artiste est donc d’accompagner le groupe à découvrir des choses qu’il ne savait pas qu’il pouvaient faire, être ailleurs, se connaître soi-même autrement, se «lâcher lousse».
Lâcher son fou, comme artiste, pour montrer que c’est possible, mais en même temps se faire rassurant·e, prévenir certaines hésitations ou craintes pour mieux pouvoir accompagner le groupe.
Être capable d’entendre certaines réactions négatives ou commentaires critiques.
Un processus collectif, c’est aussi l’apprentissage de la collaboration et de l’entraide, pas seulement tenir compte de particularités individuelles. On doit favoriser le passage de l’individuel au collectif en s’appuyant sur la force du groupe.
Transcription d’une capsule audio issue de la Formation sur la création collective en art communautaire animée par Dominique Malacort en 2019.
Ont participé à cette réflexion : Isabelle Anguita, Danièle Bergeron, Isabelle Caron, Iris Debauve,
Muriel de Zangroniz, Jessica Lambert Massicotte, Nadège Leblanc, Cynthia Noury, Fred Péloquin,
Jeanne Pinchaud et Jade Préfontaine.